Les faits se sont produits le 26 février 2019. Deux septuagénaires sont décédés après un accident de circulation en Isère. Un gendarme de 35 ans a été condamné à 18 mois de prison ferme. Les trois enfants du couple pointent aujourd'hui la responsabilté de 4 autres gendarmes dans cette affaire.
Il n'était pas en service. Mais il était alcoolisé et n'aurait jamais dû prendre le volant ce jour-là. Le gendarme de 35 ans venait de passer du temps avec des collègues. Les trois enfants du couple décédé pointent aujourd'hui la responsabilité de ces quatre personnes qui selon eux n'auraient pas dû laisser conduire le chauffard.
Originaires de Bretagne et de la région parisienne, les enfants des Duron sont défendus par maître Gerbi, avocat au barreau de Grenoble spécialisé dans l'aide aux victimes.
Le gendarme condamné était par ailleurs accompagné par l'un de ses collègues dans la voiture au moment de l'accident ce 26 février 2019. Deux personnes ont perdu la vie, un homme et une femme de 70 et 72 ans.
Le conducteur a été jugé en comparution immédiate le 28 février pour "homicides involontaires avec circonstances aggravantes" et condamné à trois ans d'emprisonnement dont 18 mois ferme par le Tribunal Correctionnel de Bourgoin-Jallieu.
Le parquet aurait par ailleurs diligenté une enquête administrative à l'encontre des quatre autres gendarmes.
Un terrible accident survenu le 26 février
Le couple de septuagénaires a trouvé la mort le mardi 26 février vers 19h15 dans une violente collision qui a impliqué six voitures, près d'un rond-point à hauteur du boulevard Irène et Frédéric Joliot-Curie, à Bourgoin-Jallieu (Isère).
Le conducteur à l'origine de l'accident est un militaire de la brigade territoriale de Pont de Chéruy, dans le Nord-Isère.
Il conduisait son véhicule personnel lorsqu'il a embouti la voiture de Florencio et Geneviève Duron. D'après les tests effectués dans la foulée de son interpellation, il avait 2,54 grammes d'alcool par litre de sang au moment des faits.
D'après les informations recueillies à l'audience par nos confrères de France Bleu Isère, le militaire de 35 ans avait passé la soirée avec des collègues dans un village de marques à Villefontaine. Des retrouvailles pendant lesquelles l'homme avait bu près de trois litres de bières en l'espace de six heures.
"Vous êtes gendarme, vous connaissez le danger de l'alcool au volant, de par votre métier", avait souligné la Présidente du tribunal.
"Alors pourquoi avoir repris votre voiture, avec en plus à son bord, votre ami, son fils de 11 ans et votre propre fille de 8 ans ?" Le gendarme se sentait en capacité de conduire, selon lui.
Et la procureure de la République d'analyser : "L'alcool vous a désinhibé".
Selon les éléments fournis par les enquêteurs, le trentenaire s'était fait remarquer un peu plus tôt par d'autres automobilistes : "Vous leur faisiez des appels de phare pour les doubler. Ils vous ont pris pour fou", avait indiqué la magistrate.
Dans la foulée le gendarmes avait été condamné à trois ans de prison dont dix-huit mois ferme, accompagné d'une mise à l'épreuve de deux ans et d'une annulation de permis.
Durant sa comparution, l'homme était apparu défait, rongé par les regrets. Il s'était justifié en expliquant qu'il n'avait pas eu le sentiment de rouler trop vite, et s'était excusé auprès des enfants du couple décédé.
L'ancien gendarme avait immédiatement été placé en détention à la prison de Lyon-Corbas.